Bruxelles, le 09 septembre 2016

 

OBJET: Affaire Barroso

Le 4 août dernier, nous vous avions rappelé notre courrier du 12 juillet par lequel nous vous avions saisi de la situation de votre prédécesseur, M. Barroso, au regard des règles et des principes relevant de la morale et de l’éthique à l’occasion de sa nomination au sein de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.

Or, un mois plus tard, force est de constater l’absence de réponse à cette note ainsi qu’au courrier initial alors que d’autres instances et la presse ne cessent de suivre cette affaire.

Parallèlement, comme nous l’avions indiqué dans notre lettre, une pétition en ligne “Pas en notre nom” avait été lancée à l’adresse des présidents des trois institutions par un collectif de collègues, ouverte aux citoyens européens.

Alors que, comme indiqué dans notre lettre en juillet, cette pétition avait recueilli 4000 signatures, le nombre de signataires n’a cessé d’augmenter de jour en jour et d’heure en heure pour atteindre 135.941 signatures au moment de la rédaction de cette note et ce, malgré la période estivale. Preuve s’il en est de la mobilisation des collègues et des citoyens face à la situation.

Cette démarche répond à la demande faite par Madame Kristalina Georgieva, Vice-présidente, au personnel de s’exprimer et de s’engager activement aussi sur des thèmes politiques dépassant le simple cadre du travail.

Néanmoins, il ne suffit pas d’inviter les collègues à s’exprimer. Il est essentiel de donner une suite adéquate aux opinions exprimées en prenant en compte, dans les faits, la voix du personnel.

Or, nous sommes toujours dans l’attente d’une prise de position claire de votre part.

Qui plus est, le Médiateur européen, Mme Emily O’Reilly, vient de vous adresser une lettre en date du 5 septembre sur le sujet, vous enjoignant de préciser la position de la Commission afin de décider des suites à donner. Cette lettre a d’ailleurs été relayée une fois de plus par la presse internationale.

A nouveau, nous approuvons et nous associons pleinement à la démarche du Médiateur européen et vous demandons de répondre au plus vite à nos préoccupations exprimées dans nos courriers du 12 juillet et du 4 août dernier.

Néanmoins, il nous est simplement inconcevable que la seule instance qui ne s’est toujours pas prononcée de manière claire sur cette affaire soit notre institution, alors qu’elle est concernée en tout premier chef s’agissant de l’ancien président et qu’il faille en arriver à l’injonction du Médiateur européen.

Il en va de la crédibilité de l’Institution tant vis-à-vis de tous les fonctionnaires et agents qui la servent au quotidien que vis-à-vis des citoyens européens à un moment crucial pour notre avenir.

 

Cristiano SEBASTIANI,

(signé)

Président