Les décisions prises à la réunion des Chefs d’État et de gouvernement du 7 mai 2010  détaillées et complétées dans le cadre de l’Ecofin du 9 mai 2010 font de cette journée du 9 mai 2010, soixante ans après la déclaration de R. Schuman, un jour important pour l’Europe.

Les marchés, devant cette volonté unitaire de l’Europe ont du se plier et racheter des titres soldés depuis quelques semaines ce qui a conduit à une hausse immédiate des bourses. De plus la décision de la Banque centrale de racheter les dettes d’État, contrairement au dogme de la veille a conduit  à une détente spectaculaire sur les obligations d’État des pays attaqués par la spéculation.

Toutefois les marchés sont volatils, aussi les déficits publics devront être, à l’avenir,  mieux contrôlés par la Commission. La Commission se voit donc attribuée la gestion du fonds de stabilisation et un rôle dans le suivi des plans de retour à l’équilibre.

R&D ne peut que se réjouir que face à l’adversité, une nouvelle grande avancée de la construction européenne vient de voir le jour. Le ministre français des finances en vient même à parler de fédéralisme « puisque le fonds européen fera des émissions pour acheter des titres ou proposer des prêts » Les Echos du 11/05

Les États membres ont compris les limites de l’action intergouvernementale au cours de ces dernières semaines et se sont décidés dans la soirée du 9 mai 2010 de trouver un accord sans précédent dans l’histoire communautaire.

En même temps les États membres en s’appuyant sur la compétence de la Commission et de ses fonctionnaires dans le domaine monétaire, la chargent d’une tâche nouvelle particulièrement importante pour l’avenir de l’Union, sa stabilité économique et politique, avec des instruments financiers nouveaux.

Les eurosceptiques qui pensaient que les principes de solidarité et de responsabilité du Traité de Lisbonne  n’étaient que des mots creux en sont pour leur frais.

Comme le disait le Président Delors, la construction européenne n’est pas le résultat d’une action continue et régulière: elle progresse par étapes suivies de stagnation voire de reculs. Le 9 mai 2010 l’Europe communautaire a fait un pas en avant.

La méthode communautaire et la compétence des fonctionnaires européens ont fait une nouvelle fois la preuve de leur efficacité. Une telle évolution dans le domaine de l’Euro devrait conduire la Commission à être plus ambitieuse dans le domaine diplomatique notamment vis-à-vis de la mise en œuvre du Service européen pour l’Action extérieure.