Le 29 septembre 2010, la Confédération européenne des syndicats (CES) organise une Journée européenne d’action pour protester contre les mesures d’austérité prises en Europe et leur iniquité.
Les OSP de la majorité syndicale vous invitent à participer à cette journée d’action. Pourquoi?
Par solidarité tout d’abord, parce que nous sommes concernés en tant que salariés, parce que tous ceux qui travaillent dans la Fonction publique européennes sont avant tout des citoyens.
Parce que les OSP de la majorité syndicale ont choisi de défendre la Fonction publique européenne, c’est-dire tous ceux qui y travaillent (fonctionnaires, agents temporaires et contractuels) et pas seulement les fonctionnaires, dès lors que tous œuvrent à l’intérêt commun européen dans les Institutions où ils sont affectés.
Les salariés européens des secteurs privés et publics, ceux des fonctions publiques nationales et européenne en particulier, sont en effet les seuls à payer pour la crise provoquée par la cupidité et l’irresponsabilité d’institutions financières qui ont donné la priorité aux activités spéculatives sur ce qui était leur rôle/raison d’être : le financement de l’économie réelle, de la croissance économique pour tous et de la création d’emplois de qualité.
Cette crise, qui affecte principalement les salariés, les retraités et les chômeurs, est le résultat d’une dérèglementation financière effrénée, voulue par les Etats et encouragée par les Institutions internationales – y inclus celles de l’Union Européenne…
Sous couvert d’intégration financière, c’est la financiarisation de l’économie qui a été promue… L’économie virtuelle a pris le pas sur l’économie réelle.
Sous couvert d’efficacité économique, c’est une vision idéologique de l’économie qui a prévalu: le « facteur humain », comme disent les DRH, n’est plus qu’ « un coût ou une variable d’ajustement »
Sois couvert d’espace financier européen, c’est l’intérêt particulier, celui d’un secteur (hedge funds, banques d’affaires,…) ou de certains pays (City, etc.), qui l’a emporté sur l’intérêt commun.
La nature virtuelle de cette économie, les mécanismes complexes (titrisation, etc) mis en place pour en masquer l’iniquité et le caractère artificiel, tout cela a conduit à la crise mondiale née aux Etats-Unis avec la chute de la banque Lehman Brothers.
Qu’ont fait, que font les décideurs politiques pour mettre fin à cette crise systémique pour corriger les dysfonctionnements qui ont provoqué cette crise? Rien, par contre:
– Les instances et organisations internationales (G20, FMI, etc.) ont, par de nombreuses initiatives déclaratoires, arrêté l’incendie avant que celui-ci n’atteigne les incendiaires: voilà pour la réponse systémique.
– Les organisations régionales (UE par exemple) ont essayé d’introduire des règles qui ne corrigent pas les dysfonctionnements/causes de la crise, mais les empêchent de prendre de « trop grandes proportions » (!): voilà pour la régulation et pour la « moralisation », dans les limites qu’impose la … « compétitivité », bien sûr!
– Quant aux gouvernements nationaux des Etats membres, ils ont fait porter le poids et les coûts de cette crise à ses victimes et non à ses auteurs.
* Par un durcissement des régimes des retraites, en mettant en avant les contraintes démographiques et en omettant la charge que constituent le chômage dû les délocalisations spéculatives;
* Par une précarisation accrue des salariés et une remise en cause de leurs droits fondamentaux (sécurité sociale, retraites, etc.): les classes moyennes, fondement de la démocratie en Europe, sont progressivement « déclassées » et cette peur du déclassement de plus en plus instrumentalisée.
* Par une remise en cause généralisée de la notion même de service public (enseignement public et gratuit, santé pour tous, etc.) au risque de mettre en question la cohésion sociale et, au-delà, le caractère démocratique de nos sociétés.
* Par la désignation de victimes, les chômeurs et les plus faibles, mais aussi les fonctions publiques nationales et européenne (et non les traders, spéculateurs,…), qui sont particulièrement désignées à la vindicte publique pour leurs supposés « privilèges ».
Les remèdes à la crise sont tout aussi indiqués que les causes de cette crise.
L’iniquité dans l’exercice de l’austérité va casser la reprise, au risque d’augmenter chômage et injustice.
La Fonction publique européenne est le seul Instrument dont disposent les Institutions pour porter l’intérêt commun au niveau européen.
La majorité syndicale vous invite à montrer qu’elle est également acteur, en vous invitant à participer nombreux à cette marche unitaire du 29 septembre de la Gare du Midi au Cinquantenaire, entre 13h et 15h.
Nous aussi, nous devons contribuer à ce que la Commission et les gouvernements nationaux prennent enfin en compte le malaise de nos concitoyens européens, et à revenir à des solutions qui répondent aux exigences de solidarité du modèle social européen
Rendez-vous à 13h00, Gare du Midi, en face de l’entrée Eurostar.