Depuis quelques semaines, R&D avec ses partenaires de l’Alliance ainsi que les autres OSP ont été appelés à négocier la nouvelle politique contre le harcèlement. Vous avez été également invités à participer à une discussion afin d’apporter vos contributions via le groupe teams GRP-New anti-harassement Policy. Et, R&D collabore aussi étroitement avec les collègues qui animent le Harassment Watch Network dans l’excellent travail mérite d’être reconnu et valorisé
Avant de mettre en place une politique contre le harcèlement, il est primordial d’évaluer les risques psychosociaux au sein de l’institution mais aussi au sein de chaque DG, Directions, Services, Unités pour avoir une image bien précise des facteurs de risques présents ayant des conséquences sur la qualité de vie et les conditions de travail du personnel. Et par la suite, préparer un projet de prévention du harcèlement.
Le harcèlement au travail est un des risques psychosociaux les plus néfastes avec des répercussions sur la santé physique et mentale de la victime. D’une fatigue inhabituelle, nervosité, troubles de comportements alimentaires, prise de psychotropes… allant vers un état d’anxiété généralisée, la victime qui n’est pas prise en charge à temps risque de développer un syndrome de stress post-traumatique et qui peut la conduire à l’acte ultime : le suicide.
Face aux slogans autant vides que rituels prônant la « tolérance zéro » qui se sont trop souvent soldés dans les faits par « impunité 100% », R&D s’est entouré des meilleurs experts en la matière pour demander à l’institution enfin la mise en place d’une politique de prévention des risques psychosociaux et par la suite d’une politique de prévention du harcèlement (lien Les econférences du Renard).
Dans nos Renard Déchaîné spéciaux « Analyse des facteurs de risques psychosociaux au sein de notre institution » (lien) nous avions exposé les facteurs de risques déjà présents au sein des divers services et nous avions apporté des solutions « la Bientraitance professionnelle centrée sur le management humain » (lien).
L’OIT confirme que la violence et le harcèlement au travail touchent plus d’une personne sur cinq
Récemment, l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Lloyd’s Register Foundation (LRF) et Gallup ont rendu son rapport sur la première enquête mondiale à propos des expériences vécues de violence et de harcèlement au travail afin d’aboutir à une meilleure compréhension et à une meilleure prise de conscience d’un problème enraciné au sein de facteurs économiques, sociaux et culturels.
Mais à la Commission les victimes n’osent pas se plaindre car elles n’ont pas confiance dans les procédures en vigueur et dans l’indépendance des acteurs chargés de les mettre en œuvre
Les résultats de l’enquête sur le « respect sur le lieu de travail » (lien) lancée par la DG HR confirment que plus de 20% des collègues, soit une personne sur cinq, ont vécu une expérience personnelle ou ont été témoins de comportements relatifs à du harcèlement moral.
Or, dans son rapport de 2021, sur les 95 cas enregistrés, l’IDOC a enregistré 24 plaintes relatives à du harcèlement moral et sexuel et 24 plaintes à des comportements inappropriés ( lien ). Seul 1 cas de harcèlement sexuel a été sanctionné.
« Tout le monde est égal devant la loi, mais certains sont plus égaux que d’autres… ».
Ce manque de confiance dans l’indépendance des acteurs chargés de mettre en œuvre les procédures en matière de harcèlement est d’autant évident lorsque des membres de l’encadrement sont concernés.
Le personnel a la perception que les mêmes conduites sont traitées de manière différente selon le rôle hiérarchique des collègues concernés. Et qu’il n’y a aucune véritable protection pour les victimes qui osent se plaindre et pour les témoins qui osent s’exprimer.
Or, sans arriver à dissiper ces perceptions et dans l’établissement d’un véritable lien de CONFIANCE entre l’institution et son personnel accompagné d’une véritable politique de prévention du harcèlement, les faits resteront occultés, les victimes oubliées et un sentiment profond d’injustice et d’impunité continuera à être de mise.
Et pour rétablir la CONFIANCE il est primordial de garantir l’indépendance des organes chargés de mettre en œuvre ces procédures avant tout en ce qui concerne les enquêtes.
La position de R&D est claire : notre personnel a droit à pouvoir profiter pour le moins de la même protection qui est garantie par les meilleures pratiques au sein de nos États Membres.
C’est pourquoi R&D a décidé de s’entourer de meilleurs experts et en collaboration avec Marie Pezé a décidé de lancer une série de conférences sur le harcèlement qui vont nous permettre de négocier au mieux la nouvelle politique contre le harcèlement.
Nous vous attendons nombreuses et nombreux afin que vous puissiez vous exprimer et nous apporter également vos ressentis sur votre quotidien.