Bruxelles, le 21 février 2017
Note a l’attention de Madame L. EVANS
Directrice Generale DG GROW
Objet: DG GROW … organisation d’une énième réunion sur base de belles promesses pour faire face aux problèmes et à la surcharge de travail qui depuis trop longtemps affectent vos services…
Le 14 février 2017, Mme Irmfried Schwimann, Directrice-générale adjointe de la DG GROW, a convoqué une énième réunion avec l’ensemble du personnel afin d’analyser pour la énième fois les problèmes affectant depuis trop longtemps le fonctionnement de la DG GROW et que R&D a dénoncé depuis mai 2015.
Après le message d’introduction de Mme Schwimann, face à cette parodie de gestion participative digne d’une cours de récréation et après la énième tentative de convaincre les collègues que les conditions de travail auraient enfin changé, et prenant acte des mêmes propos lénifiants répétés comme un mantra depuis des années, la plupart des collègues présents ont décidé de quitter la salle ne voulant plus jouer le rôle de simples figurants dans cette triste mascarade, qui a déjà trop duré.
Rappel des faits
Le 22 avril 2015, le Collège a adopté une décision ayant pour but de réorganiser les départements de la Commission. Sans la moindre analyse préalable et en l’absence de toute véritable mesure d’accompagnement, le Collège a décidé de fusionner la DG ENTR avec 3 directions de la DG MARKT et des unités de la DG SANCO. De ce fait, 2 directions et 7 unités ont été supprimées. Il est important de souligner qu’ aucune explication valable n’a été fournie quant aux raisons à la base de cette décision et à celles ayant permis d’écarter toute autre option.
Cette fusion à froid, mise en place de manière irréfléchie, s’est rapidement révélée un véritable désastre administratif et une source de dysfonctionnements entraînant de fortes tensions internes aux services.
Face aux premières critiques soulevées, la réponse habituelle de la DG GROW fut : « les critiques ne sont pas fondées et tout va bien à la DG GROW ».
Pour sortir de ce dialogue de sourds et compte tenu du fait que la DG GROW semblait largement sous-estimer l’ampleur des problèmes, en mai 2015, R&D lança un sondage concernant la réorganisation mise en œuvre au sein de cette DG (Survey on staff satisfaction – Reorganisation of DG GROW). Les résultats ont démontré la gravité et l’étendue des problèmes qui ont été soumis au DG ( Survey DG GROW – Final report et notamment Indicateurs spécifiques tirés des résultats de l’enquête lancée par R&D-Renard Déchaîné, p. 40-41).
Eu égard aux résultats, il était clairement impossible de nier l’évidence. Dès lors, la DG GROW a été contrainte d’adapter quelque peu sa position : « nous sommes conscients des problèmes au sein de nos services, il ne faut tout de même pas exagérer, par ailleurs nous tenons à vous assurer que nous faisons le nécessaire pour résoudre ces difficultés ».
Il est inutile de rappeler que la DG GROW a fortement été affectée par le geste dramatique de notre collègue qui a plongé votre personnel dans une profonde détresse qu’il est toujours en train d’essayer de surmonter.
Par notre courrier du 14 décembre 2015, adressé à Mme Georgieva, et visant l’ouverture d’une enquête formelle IDOC, pour faire toute la lumière sur cet évènement dramatique, nous avions attiré l’attention sur les réactions des collègues de la DG GROW, en démontrant toute la gravité de leur désarroi et parfois un véritable sentiment de désespoir.
Une multitude d’initiatives mises en place sans s’attaquer véritablement aux causes des problèmes
Par la suite, R&D a pris note de la multitude d’initiatives organisées au sein de la DG GROW: groupes de travail, espaces de discussion, rencontres avec les services en charge de la gestion des risques psychosociaux…
Depuis votre arrivée en qualité de nouvelle Directrice-générale de la DG GROW, nous avons voulu croire à vos propos rassurants et nous avons eu espoir que les démarches mises en œuvre auraient pu permettre à vos services de sortir enfin de la confusion dans laquelle ils plongent depuis trop longtemps.
Hélas, nous sommes au regret de constater que tel n’est pas le cas. Nous avons même le sentiment que les efforts semblent plutôt viser à « calmer le jeu », voire à éviter la mise en cause des membres de l’encadrement notamment supérieur et à temporiser sans véritablement s’attaquer aux causes.
La preuve nous a été donnée par les modalités risibles retenues dans l’organisation du sondage lancé en février 2016 et mettant visiblement en cause le caractère anonyme des réponses. R&D a immédiatement dénoncé ces dysfonctionnements ( DG GROW – Enquête de satisfaction février 2016).
Staff Survey 2016 : des résultats très parlants
Il n’est guère étonnant que le malaise du personnel de la DG GROW ressorte aussi de manière frappante du Staff Survey de la Commission. Selon ces résultats, la DG GROW se retrouve parmi les 10 DG dont l’indice d’engagement est le plus bas à la Commission avec une baisse de 10 points concernant la question « I have the appropriate and timely information to do my work well » et une baisse de 6 points concernant la question « I feel that my opinion is valued ».
De plus, on recense une baisse de 9 points à la question « I feel that the Commission cares about my well-being » soit un taux de 23% de satisfaction.
La DG GROW aussi victime de la politique de taxation des postes mise en œuvre par la DG HR de manière irréfléchie
Certes, votre tâche a été aussi compliquée, et pour certains aspects rendue ingérable, par les mesures imposées de manière irréfléchie par la DG HR, en matière de taxation des postes. Ces mesures bloquent toute possibilité de recrutement, et eu égard à l’approche de ne pas procéder au remplacement des collègues qui quittent sans prendre en considération les réels besoins des services de provenance, elles produisent une distribution erratique des effectifs et rendent impossible toute répartition équitable et intelligente de la charge de travail.
Et les collègues quittèrent la pièce …
Dans ces conditions, sans surprise, la frustration du personnel de la DG GROW n’a fait que s’accroître.
Malaise démontré en dernier lieu à travers le message de colère et de désespoir transmis le 14 février dernier par les collègues ayant décidé de quitter massivement la salle après quelques minutes de présentation de Mme Schwimann. Attitude manifeste qui démontre incontestablement que les problèmes persistent, que le personnel a perdu tout espoir qu’ils soient résolus et n’a plus la patience de continuer à écouter de belles paroles sans qu’elles ne soient suivies de véritables changements.
R&D encore et toujours aux côtés des collègues de la DG GROW
Compte tenu de ce qui précède et des messages incontestables de profonde insatisfaction qui vous ont été adressés par votre personnel, R&D vous demande ainsi qu’aux services centraux de notre institution, de constater l’échec de l’approche retenue jusque-là et se pencher véritablement sur ce dossier afin de sortir votre Direction générale, d’une crise dans laquelle elle est plongée depuis trop longtemps et que jusque-là vous ne semblez pas avoir été capable de résoudre.
A la DG GROW plus que jamais : Facta et non verba
Cristiano Sebastiani,
Président
Copie: M. G. Oettinger, Vice-Président
M. M. Selmayr, Chef de cabinet du Président Juncker
M. A. Italianer, Secrétaire général
Mme I. Souka, Directeur-général, MM. C. Levasseur, C. Roques, DG HR
Mme I. Schwimann, DDG DG GROW
Mme V. Superti, Directeur Ressources DG GROW
MM. P. Delsaux, A. Peltomäki, DDG DG GROW
Le personnel