Bruxelles, le 4 Novembre 2020

PANDEMIE DE CORONAVIRUS

R&D salue le succès de l’émission obligataire hamiltonienne1du programme SURE et appelle la Commission européenne à soutenir le Parlement européen pour augmenter le prochain cadre financier pluriannuel

Monsieur le Commissaire Hahn,

Dans nos précédentes communications ( lien ), R&D Fédéralle plus grand syndicat représentant le personnel des institutions de l’UE, des agences exécutives et décentralisées et des autres organes de l’UE, a appelé la Présidente et le Collège à aller à contre-courant et à mettre sur la table des propositions efficaces pour lutter contre la récession.

Nous tenons une fois de plus à remercier sincèrement les centaines de collègues qui nous apportent continuellement leur soutien et nous encouragent à suivre sans relâche la façon dont les différentes institutions européennes répondent aux attentes de millions de citoyens aux quatre coins de l’Union.

En ce sens, R&D Fédéral salue donc l’émission hamiltonienne des obligations du programme « SURE » qui maintiendront des centaines de milliers de personnes au travail en complétant divers régimes nationaux de soutien à l’emploi.

Si nous en étions encore au monde pré-pandémique, une telle étape historique aurait été inimaginable à la fois techniquement et politiquement.

Une fois de plus, l’UE a rebattu les cartes en faisant preuve de résilience face à toute prédiction et en montrant que c’est précisément lorsqu’elle est menacée dans son existence même qu’elle dégage toute sa capacité à fonctionner au mieux.

En dépassant largement les prévisions avec une demande record de 13 fois plus que le montant emprunté, l’émission obligataire des « Corona Bonds » démontre trois choses.

En premier lieu, elle prouve l’attractivité et la solidité du bloc européen dans son ensemble, les rendements pluriannuels offerts aux investisseurs en étant un signe clair.

Deuxièmement, elle a ouvert la voie à la fois aux émissions du fonds de relance « NextGenerationEU » et, le cas échéant, à des outils macroéconomiques encore plus innovants qui pourraient être lancés à l’avenir, comme le plaide notre taskforce d’économistes depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Enfin, elle a démontré l’incroyable adaptabilité de notre personnel. Ce même personnel que vous avez récemment remercié dans une série de messages vidéo sur l’intranet et à qui vous avez fait part de votre gratitude. Ce même personnel qui jongle depuis des mois entre les réunions Teams, l’école à la maison et le respect de mesures sanitaires strictes. 

Nous pensons que c’est la meilleure façon de considérer et de soutenir le personnel.

Nous tenons donc à vous en remercier et nous sommes sincèrement convaincus que cette approche portera ses fruits pour investir dans le bien le plus précieux, mais aussi le plus caché, des institutions européennes : son personnel.

Hors de danger ? Pas tout à fait…

Malgré ces signaux lumineux, R&D Fédéralreste réaliste et pense toujours – contrairement aux annonces de nombreux politiciens – que le pire reste malheureusement à venir.

La montée en flèche des taux d’infection dans toute l’Europe ces jours-ci et la perspective concrète d’un lockdown généralisé laissent augurer de blessures et de cicatrices bien plus profondes que lors du premier confinement.

À cet égard, les difficiles négociations sur le prochain budget pluriannuel est d’autant plus inexplicable que les citoyens ont besoin de réponses immédiates à leurs problèmes quotidiens et qu’ils ont en assez du drame politique bruxellois.

Depuis des semaines, les trois grandes institutions (Commission, Parlement et Conseil européens) se sont battus sur une augmentation de 39 milliards € concernant différents chapitres du prochain CFP (un ajustement marginal sur une période de 7 ans pour une Union avec 27 États membres !) avec le risque sérieux de devoir se prêter à un exercice provisionnel.

Nous sommes certains que vous-même et le Collège apprécierez que, plus le temps passe, moins effectif sera l’accord global qui risque d’avoir des effets contre-cycliques.

Nous sommes bien conscients qu’avec autant de parties impliquées dans la négociation, il est difficile de trouver un compromis et qu’aucune des parties impliquées ne possède une baguette magique.

Ceci étant, nous craignons que plus le temps passe plus le point de non-retour risque d’être atteint.

Il est en effet impératif que l’évolution positive de l’opinion publique envers l’UE, qui a suivi la longue approbation des accords de l’été dernier, ne soit pas gâchée et que nous accélérions le pas sur ce capital de crédibilité.

Les institutions européennes, dont le personnel travaille sur de nombreux volets différents (qui vont d’un vaccin à la promotion de la solidarité intra UE, des réponses coordonnées de l’UE, de l’achat d’équipement médical au contrôle des frontières en passant par l’aide aux PME et à la sauvegarde de l’industrie du tourisme) doivent maintenant produire au plus vite un soulagement économique.

Ceci est d’autant plus nécessaire que les régimes de chômage dans certains États membres ne pourront perdurer longtemps.

C’est pour toutes ces raisons que R&D Fédéral :

  • · vous appelle ainsi que le Collège à travailler sans relâche pour trouver le plus rapidement possible un résultat ambitieux aux négociations actuelles du Trilogue en vue d’une enveloppe budgétaire considérablement accrue;
  • · vous invite, ainsi que le Collège, à continuer d’investir dans le personnel des institutions européennes qui s’est révélé capable de fournir des résultats significatifs dans des circonstances très difficiles.

Pour R&Fédéral

Cristiano Sebastiani R&D Commission, Agences exécutive and décentralisées, autres organes de l’UE

Beatrice Postiglione, R&D Conseil

Pasquale Ciuffreda, R&D Parlement européen

Oren Wolff, R&D EEAS

Dimitrios Katsanidis, R&D CDR and CSEE 

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Hamiltonien – l’expression renvoie à Alexandre Hamilton, père fondateur des États-Unis qui s’est battu pour accroître le pouvoir Fédéral en participant à l’union monétaire sous la présidence de Georges Washington.