CRÉATIVITÉ DANS LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT À LA CE: LA DG HR BAT TOUS LES RECORDS ET… S’INVENTE L’APPROCHE « HAPPY FEWS », AUSSI POUR LES AC!
Nous voulons à tout prix éviter qu’à force de simplifier les procédures, de faire preuve de fantaisie et d’imagination, d’écarter la représentation du personnel….le scénario repris ci-dessus devienne une triste réalité aussi au sein de notre institution. Pour éviter ce risque, il faut assurer à tout moment la plus grande clarté et transparence de nos procédures de recrutement ainsi que l’égalité d’accès à chaque emploi.
La dernière démarche envisagée par la DG HR ne va pas du tout dans la bonne direction et nous demandons que cela soit corrigé sans délais.
En effet, la DG HR fait à nouveau preuve de créativité et propose, comme d’habitude sans aucune consultation des représentants du personnel, une nouvelle filière de recrutement « first class » réservée à quelques-uns des stagiaires de notre Institution…
Rien ne semble passionner autant notre administration que l’approche élitiste « happy fews »… naturellement à condition d’être seule responsable de leur sélection et en prenant soin d’éviter soigneusement toute implication de la représentation du personnel.
Il s’agit là du nouveau « Young Professionals Programme » dont la phase pilote serait lancée en mars 2017.
Le fait est que, comme pour d’autres dossiers gérés d’une manière toute aussi opaque, la représentation du personnel doit se déguiser en détective pour aller à la recherche d’informations susceptibles de lui permettre de comprendre ce qui se concocte dans le laboratoire de la DG HR.
Il est quelque peu rassurant de constater que dans ces recherches nous sommes en bonne compagnie des DG qui, comme dans le cas d’espèce, s’adressent à nous pour essayer de comprendre à leur tour ce qui se trame et savoir si ces mesures ont été discutées avec la représentation du personnel… quod non.
Quelques « Happy fews »: un test EPSO…, deux ans AC GFIV , 1 an AT AD5 et direction… concours internes pour titularisation…
Selon les informations à notre disposition, parmi les centaines de stagiaires accueillis par notre institution il y aurait quelques « happy fews » qui après avoir passé un test EPSO, seront présélectionnés par leur DG et puis sélectionnés par un « central panel » et par la suite, se verront offrir :
– d’abord un contrat de deux ans en tant que Agent Contractuel GFIV
et enfin
– un contrat d’un an en tant qu’Agent Temporaire (AD5),
Ceci dans le but affiché de leur permettre de se présenter aux prochains concours internes qui seraient organisés pour leur permettre d’être titularisés.
Non-respect du principe d’égalité de traitement et de la motivation du personnel laissé de côté
Ce programme vient d’être annoncé sans trop de détail par la DG HR aux Directeurs Ressources qui ont déjà exprimé des craintes quant au non-respect du principe d’égalité de traitement et aux conséquences pour la motivation du reste du personnel de ces recrutements facilités.
En effet, comment expliquer ce traitement « first class » aux milliers de collègues AC qui travaillent déjà dans les services …en classe plus que « low cost » ?
De plus, puisque le pool de ces futurs postes d’AC serait géré au niveau central par la DG HR, les Directions Générales craignent aussi – à juste titre – les répercussions de ce système sur la diminution des crédits à disposition des DG pour « les petites gens » espérant le renouvellement des contrats AC en cours et le recrutement de nouveaux collègues AC.
Il n’est pas inutile de rappeler à la DG HR que ces « happy fews » qui viennent de terminer leurs études auraient accès à des contrats GF IV et puis même AT AD5 alors qu’au sein de nos services des milliers de collègues AC, avec une panoplie de diplômes et nombre d’années d’expérience, se voient offrir des contrats dans des GF inférieurs tout en étant appelés à accomplir des tâches d’un niveau bien supérieur dans une approche de dumping social absolument détestable que R&D ne cesse de dénoncer.
Qui plus est, des centaines de collègues AC ayant atteint la limite de leur contrat, mais pas encore celle des 7 ans, doivent quitter notre institution car les services leur expliquent qu’il n’est pas possible de leur octroyer un contrat d’AT car la DG HR ne les y autorise pas.
Le « fait du prince » encore et toujours
Et voilà que la même DG HR propose d’octroyer d’office à ces « happy fews » qui viennent de terminer leurs études un contrat AT AD 5 après seulement 2 ans de contrat GF IV.
Force est de constater que, nulle part, la raison d’être de l’exercice a été clarifiée, la DG HR s’étant limitée à expliquer aux DG qu’il ne s’agit pas de sélectionner par là des spécialistes, puisque d’autres « recruitement tools » existent à cette fin.
Comme tout le monde le sait, le fait du prince se suffit à lui-même et n’impose aucune explication.
Il est même inutile de souligner que R&D soutient avec conviction tout effort visant à ouvrir la possibilité pour de jeunes candidats de poursuivre leur expérience en tant que stagiaire en mettant leur enthousiasme et leurs compétences à disposition de nos services.
Néanmoins, faut-il encore que cela se fasse dans la plus grande transparence, dans le plus grand respect de l’égalité de traitement avec le reste du personnel en prenant soin d’éviter tout risque de népotisme et favoritisme et de créer artificiellement des « happy fews » au sein d’une population déjà très sensible comme celle de nos collègues AC.
D’une part, le fait de s’inventer une filière « happy fews » pour quelques privilégiés après avoir proposé le projet inadmissible de nouvelles DGE pour le personnel AC – qui font à présent l’objet d’une demande de conciliation des syndicats – infligeant une dégradation des conditions de recrutement qui ferait de la Commission le pire employeur parmi toutes les institutions, relève d’une provocation absolument inacceptable et d’une gifle infligée à des milliers de collègues AC !
D’autre part, le stage, représente la vitrine que nous offrons à ces jeunes collègues, il est l’image qu’ils garderont et transmettront de notre institution.
Ainsi, tout mais vraiment tout, avant, pendant et après le stage doit être géré de manière irréprochable en suscitant la confiance et la reconnaissance de nos jeunes stagiaires et le cas échant, futurs collègues sans les lancer dans une compétition artificielle pour décrocher l’accès au paradis artificiel des « happy fews ».