La cure d’austérité imposée par la crise aux pays de l’UE doit aussi s’appliquer aux institutions européennes et à leurs personnels, au lieu des hausses de salaire et de frais prévues pour 2011, a dénoncé mardi le chef des eurodéputés conservateurs. « La crise appelle des mesures drastiques (…) Il faut revoir à la baisse les frais de fonctionnement des institutions européennes et, personnellement, je suis favorable à une baisse des salaires des députés et des fonctionnaires européens », a annoncé le président du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) Joseph Daul. »
J’ai dit à José Manuel Barroso que si l’ensemble des pays baissait les salaires des fonctionnaires, il n’était pas possible qu’ils augmentent au niveau européen », a-t-il expliqué.
Le PPE est la première force du Parlement européen avec 265 des 736 élus. « Il y a des changements importants à faire accepter aux citoyens et la classe politique dont je fais partie doit avoir une attitude responsable et courageuse », a-t-il dit. « Si nous devons faire des efforts, nous devons les faire ensemble », a-t-il insisté. « Même l’Allemagne va devoir prendre des mesures difficiles. En septembre-octobre, le groupe du PPE va réaliser une analyse de la situation dans les 27 membres de l’UE, pays par pays.
Il faut voir ce que les pays doivent prendre comme mesures. Le pourcentage de réduction (des traitements européens) devra être décidé en fonction d’une moyenne constatée au niveau des différents pays, sinon nous ne serions pas sérieux », a-t-il averti.
La prise de position de M. Daul fait écho aux pressions exercées par les gouvernements européens pour réclamer davantage d’économies à la Commission européenne. Le projet de budget 2011 prévoit une augmentation des frais administratifs des institutions européennes de 4,5% (+2,9% pour la Commission), incluant des créations de postes et des hausses de salaires. Les institutions de l’UE et les gouvernements européens sont engagés dans un bras de fer depuis fin 2009 au sujet d’une revalorisation salariale pour quelque 50.000 fonctionnaires européens.