Bruxelles, le 10 février 2023
NOTE A L’ATTENTION DES COLLEGUES DU PMO
Chères collègues, chers collègues du PMO,
Vous avez été très nombreuses et nombreux à nous faire part de vos difficultés, nous avons été très sensibles à vos demandes d’aide et nous tenons à vous remercier à nouveau de votre confiance.
Toute la représentation du personnel, plus que jamais unie, est là pour vous assister !
Nous continuons à œuvrer pour vous puissiez exprimer vos préoccupations et soucis en l’absence de toute crainte ou pression exercée ou simplement perçue par la hiérarchie.
Nous restons à votre disposition pour vous assister aussi d’un point de vue juridique avec toutes les garanties de confidentialité dans le traitement des questions et des plaintes que vous pourriez continuer à nous adresser.
À cette occasion, nous tenons à vous informer des démarches que nous avons déjà mises en place et nous ne manquerons pas de vous tenir informé-es de tout développement.
Le Front Commun
Ce que nous avons déjà fait pour prendre en compte vos demandes d’aide
Par différentes notes, la représentation du personnel, tant dans sa composante statutaire que syndicale, a attiré l’attention sur les conséquences inacceptables, pour nos collègues, découlant de l’ambiance plus que détestable qui règne au sein du PMO.
En effet, à la suite des signaux d’alarme de plus en plus nombreux et inquiétants que nous avons reçus, il a été de notre devoir d’attirer l’attention de la DG HR et du Commissaire Hahn sur le besoin et l’urgence d’adopter toutes les mesures permettant d’assurer la protection du personnel du PMO confronté à des facteurs de risques psychosociaux d’une extrême gravité pouvant se solder par un geste ultime.
Nous avons souligné que toutes nos démarches étaient entamées sans préjudice des conclusions des enquêtes qui seraient éventuellement diligentées et dans le plus grand respect de la présomption d’innocence et des droits à la défense de toute personne concernée.
La DG HR et le Board du PMO doivent jouer pleinement leur rôle et la portée du mandat politique confié au Directeur du PMO doit être clarifié!
La DG HR ne peut pas continuer à démissionner de son rôle de gouvernances des Offices avec des Directeurs qui refusent un quelconque dialogue en invoquant sans cesse un prétendu aval du Commissaire et de son cabinet pour toute décision adoptée ! Et il faut clarifier si tel est bien le cas et sur quoi exactement porterait cet aval sans conditions voire « ce chèque en blanc ».
Le Board du PMO sous l’impulsion de la DG HR, doit s’attaquer d’urgence aux problèmes de gestion et des ressources de l’Office et ne pas laisser cette question uniquement entre les mains du Directeur et ses excès de zèle, sans prendre dûment en compte les conséquences sur les conditions de travail et la santé du personnel du PMO.
A cet égard, il appartient à la DG HR en tant que garante du bon fonctionnement des Offices et de la protection de la santé et du bien-être de notre personnel, d’envisager toute mesure permettant de protéger les collègues du PMO en assurant ainsi une application efficace et indépendante des procédures et en vigueur.
Dans ces conditions, nous avons prétendu qu’une réunion urgente soit organisée pour aborder ces problèmes en présence de tous les acteurs concernés
Le 19 janvier 2023 s’est tenue une réunion avec la DG HR, la représentante du Cabinet Hahn, le Directeur et les chefs d’Unité du PMO : à en croire les propos tenus par le Directeur du PMO, nous serions victimes d’une hallucination collective !
Nous avons apprécié qu’en réponse à nos préoccupations, la DG HR ait organisé cette réunion et il est de notre devoir de vous faire part de nos impressions et conclusions.
En tout premier lieu, il a été absolument stupéfiant de constater à quel point tant le Directeur du PMO que ses chefs d’unité intervenus lors de la réunion ont été capables de nier en bloc l’existence de la moindre difficulté, du moindre souci, du moindre climat de crainte …en soulignant que jamais auparavant le PMO n’avait eu un Directeur aussi efficace et soucieux du bien-être de son personnel…
Alors que :
· l’ensemble de la représentation du personnel, plus que jamais unie, a dénoncé les dysfonctionnements constatés,
· tous les collègues ont lancé un appel de désespoir en exprimant leur mal-être et inquiétude en répondant au staff survey et au sondage lancé en tout dernier lieu à la suite de la réorganisation du PMO
· tous les collègues accablés par cette situation se sont adressés aux syndicats pour obtenir soit leur assistance aussi juridique soit de l’aide pour quitter sans délai le PMO même au prix de renoncer à leur CDI…
Malgré tout cela au PMO tout va bien, tout va très bien, tout va mieux que jamais auparavant …
Serions-nous toutes et tous victimes d’une hallucination collective ?
D’une part, le Directeur a nié la gravité de la situation qui règne actuellement au PMO, le climat de crainte généralisée qui a été installé en pénalisant toute remarque critique en confondant l’absence de toute remarque critique avec la crainte de pouvoir se permettre de les exprimer, le climat de fidélisation forcée selon lequel la seule manière pour espérer d’éviter des pressions c’est de se lancer dans des éloges à l’égard du Directeur ou, tout au plus, garder le silence.
Nous avons souligné que tout ceci est d’autant plus grave et inquiétant avec un encadrement intermédiaire qui a été presque complètement renouvelé après l’arrivée du Directeur et qui se montre absolument incapable d’un quelconque effort de modération en jouant en permanence le rôle de simple caisse de résonance du vouloir du Directeur …
A cet égard, nous avons souligné les mérites des chefs de secteur et d’équipe qui sont souvent les seuls à être véritablement à l’écoute de vos préoccupations.
Nous avons confirmé que cette gestion est d’autant plus inacceptable qu’elle est imposée à des collègues agents contractuels ayant un statut précaire, des possibilités de mobilité limitées et quasi aucune perspective de carrière.
En rappelant que cette situation ne se serait jamais présentée dans une Direction générale de la Commission avec une majorité de fonctionnaires.
D’autre part, le Directeur a présenté la réorganisation comme étant absolument exemplaire … toutes les décisions prises étaient absolument justifiées et appliquées en temps voulu, toutes les modifications de processus et de procédures introduites ont fait l’objet d’une consultation exemplaire avec les services/personnel compétents dont les avis ont été dûment pris en compte.
Nous avons défendu votre droit à être écoutés et respectés en mettant fin à ce dialogue de sourds !
A cet égard, nous avons dû rappeler une nouvelle fois les résultats du sondage faisant état de l’absence du moindre véritable dialogue et de l’association des collègues. Nous avons dû rappeler qu’un véritable dialogue, qu’une approche véritablement participative, ne sont pas à confondre avec un éternel « one man show » distribuant sa vérité incontestable du haut d’un podium virtuel …
La seule concession que le Directeur du PMO a pu admettre, ce sont des soucis ponctuels au Luxembourg où les nouveaux responsables seraient en train de rattraper une situation mal gérée et mal évaluée. En laissant ainsi entendre que toutes les critiques émaneraient de ces collègues.
En confirmant que c’est uniquement grâce à sa gestion tellement éclairée qu’il a été possible de relever le défi de prendre en compte les contraintes d’ordre budgétaire définies par un agenda politique qui consiste à “faire toujours plus avec toujours moins”.
En conclusion, Le Directeur a confirmé nullement comprendre ce qui ne va pas car « il n’entend rien de la part du personnel » (ipse dixit).
En soutenant avec enthousiasme ces propos, un chef d’unité a même osé déclarer que les personnes qui ne seraient pas contentes de la gestion actuelle du PMO peuvent partir faisant semblant ne pas connaître les contraintes découlant à cet égard du statut d’AC de la plupart de nos collègues empêchant toute mobilité !
Ceci confirme ainsi les commentaires qui nous ont été transmis par nombre de collègues ainsi que les réponses au sondage faisant état d’un tel chantage absolument intolérable.
Comme si cela n’était pas assez, après la réunion, plutôt que présenter ses excuses pour ses propos, elle a même eu l’outrance de nier les avoir tenus alors qu’elle les avait tenus en présence de tous les participants et que cela avait suscité une réaction unanime et très ferme de la part de toute la représentation du personnel.
Les mesures qui s’imposent d’urgence
Face à l’actuel management du PMO, étant de toute évidence incapable de saisir l’ampleur des difficultés, sans parler de l’incapacité d’y remédier, nous avons souligné la nécessité de faire intervenir un acteur externe indépendant pouvant assurer une analyse rigoureuse de la situation et rassurer les collègues quant à la protection offerte pour toute information qui serait transmise.
Contrairement à ce que le Directeur du PMO semble croire, cette intervention ne pourra d’aucune manière se limiter à une simple chambre d’écoute organisée par le PMO…selon sa vision personnelle du dialogue ….
En prenant en compte les meilleures pratiques d’application dans des situations de ce type et les avis des meilleurs experts en la matière, cette intervention devra prendre la forme d’une analyse indépendante (« externe ») de la situation de travail dans chaque unité du PMO, incluant une étude des indicateurs appropriés (turn over, absences maladies, démission… ), accompagnée d’une écoute du personnel pour lui permettre de libérer la parole, afin d’évaluer les risques psychosociaux au sein de chaque unité, leurs origines ainsi que leurs conséquences sur la santé du personnel et de l’organisation (conditions de travail, relations dans le service, reconnaissance, etc…).
Par la suite, il sera nécessaire d’en tirer les conséquences qui s’imposeraient.
Nous avons apprécié que :
· la DG HR se soit engagée à transmettre à la représentation du personnel une liste de propositions concernant les instruments/mesures à prendre pour remédier à la situation actuelle. Nous avons confirmé que nous attendons cette information pour pouvoir informer et rassurer nos collègues du PMO ;
· tant la représentante du cabinet Hahn que la DG HR aient confirmé rester à la disposition des collègues du PMO en garantissant la confidentialité de toute communication à cet égard.
Il faut arrêter de prétendre de faire toujours plus avec toujours moins …en faisant payer le prix au personnel !
Sans préjudice de toutes les analyses et vérifications en cours, il est d’ores et déjà évident que concernant les ressources mises à la disposition du PMO, le manque d’effectifs dans certains secteurs rend impossible l’atteinte des objectifs, autre facteur de risque psychosocial influant sur la santé et le bien-être des collègues.
Les réductions successives de personnel et la croissance constante du nombre des affiliés ont mené à une augmentation démesurée de la charge de travail
Et la solution ne peut d’aucune manière être l’ambition démesurée du Directeur utilisant une injonction paradoxale en voulant à tout prix démontrer être capable « de toujours faire plus avec toujours moins » afin de se faire apprécier par l’autorité politique sans se soucier des conséquences sur la santé de nos collègues, dûment intimidés et effrayés pour éviter qu’ils puissent se plaindre.
En passant même un message indigne au sein de notre fonction publique visant à considérer que les collègues qui ne seraient pas en parfaites conditions de santé et d’efficacité ne seraient pas bien placés pour relever les défis de travailler au PMO !
La situation au sein du PMO a aussi des conséquences néfastes sur le reste du personnel
Nous avons aussi rappelé que le personnel du PMO rend un service fondamental aux institutions qui mérite d’être souligné et qui a été à très juste titre reconnu par la représentante du Cabinet Hahn pendant la rencontre. Ce service inclut, entre autres, le paiement des salaires, les remboursements des frais médicaux pour le personnel et leurs familles, l’assistance aux pensionnés et la gestion des frais de missions.
En effet, la qualité du service offert à tout collègue faisant appel aux services du PMO est menacée par une réorganisation et un management critiquables ainsi qu’un manque de moyens qui ont dégradé la qualité du service rendu, soit une qualité empêchée, facteur de risque psychosocial reconnu par tous les experts en la matière.
Sans parler des effets de la numérisation à outrance ayant pour conséquence l’isolation et la détresse de la plupart des pensionnés n’étant pas en mesure de recevoir le soutien indispensable pour encoder leurs demandes de remboursement de frais médicaux et/ou de pouvoir dialoguer avec une personne au téléphone pour obtenir les clarifications nécessaires.
La reconnaissance du travail passe également par la valorisation des fonctions.
En effet, il est important que le groupe de fonction corresponde aux tâches effectuées et au niveau des responsabilités.
Nous demandons que l’exercice de screening soit finalisé rapidement et que des quotas de reclassement adéquats soient prévus pour l’exercice 2023.
Dans ce contexte, faisant suite aux questions que vous nous avez adressées, nous allons demander à la DG HR de nous expliquer sur quelles bases le Directeur du PMO a décidé de soumettre les candidats à ces procédures de CBT préparées « maison » ou à des tests linguistiques, avant de pouvoir être admis à l’entretien ultime avec lui. Ceci alors que de telles procédures n’ont jamais été appliquées pour les mêmes procédures au sein des autres Offices.
Conclusion
Toute la représentation du personnel plus que jamais unie est à là pour vous assister !
Nous restons à votre disposition pour vous assister aussi d’un point de vue juridique avec toutes les garanties de confidentialité dans le traitement des questions et des plaintes que vous pourriez continuer à nous adresser.
Et nous ne manquerons pas de vous tenir informés de tout nouveau développement.
Le Front Commun,
C. Sebastiani / R.Trujillo, Alliance
E. Lieber, Generation 2004
N. Mavraganis, USF
G. Vlandas / H. Conefrey, RS- U4U/USHU